NU



Tu m'enveloppes de tout ton sang, je suis pétri de toi, il s'agit d'aspiration bien sûr.
J'ai monté le podium et j'ai plongé, ta peau remonte le long de mon corps,
tous les bruits de concert, acouphène acidulé, tellement que ça a fait silence.
Qu'as tu dans ces yeux ?
Tu me hais d'amour, fondu, le cuivre rigidifié,
tu me martèles sous les battements de ton corps, forgé,
à la mesure de tes doigts qui sont grands comme le ciel,
et l'espace plus petit que ce qui nous sépare, le parcours seul suffirait.
Je n'ai pas assez pour une infime part de ton intégralité.
Je palpe du perpétuel, dans la lueur des phares éteints,
les phares éteints de tes yeux de pétrole,
Souffre, je veux chanceler dans ton blast, tremblement de l'air de tes poumons,
tes plis sont ma toile, tes hanches mes civières, tu n'es pour rien,
inutilité de l'au-delà de toi, quand je serai demain je serai toujours,
jamais, dans les multivers du souvenir de ce moment.
Le temps total, ça venait de mon psy,
la commissure de mes lèvres s'est légèrement soulevée.
Pas le temps comme le résultat d'une addition,
mais le temps total, dans sa globalité, pur et vierge. Absolu.
Le temps total, ça n'existe pas, a-t-il ajouté.
Il a vu la commissure de mes lèvres se soulever légèrement.
Il a eu peur pour moi.
Je contiens le temps à ras bord.

Lit défait, porcelaine
Lit défait
On parlait du grès, de l'argile et de ses multiples formes.
Tu ne me croyais pas quand je te disais que la roche est du grès,
et l'argile est du grès,
et la poussière sur le sol de l'atelier est du grès.
Je te disais : « Tu sais, comme les Inuits ont tant de mots pour qualifier la neige ».
Et tu me répondais : « Quel blabla… »
J'en restais là.
C'était un moment de vie. Enfin, je ne pourrais pas dire que j'étais en vie,
car je ne connais rien d'autre que la vie.
La vie à moitié fondue, la vie douce, la vie tassée, là où tu as dormi.
